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Aimer c'est se surpasser

Aimer c'est se surpasser
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Aimer c'est se surpasser
28 juin 2005

Embrasse moi

Ingrid avait revu Elias le lendemain. Ils s'étaient cherchés du regard, ils s'étaient parlés un peu. Que du travail. Et puis il avait osé. Elle rangeait son sac et il vit une invitation pour une fête. Il était aussi invité. Alors il lui dit "On se verra ce soir, je viens aussi." Et elle lui répondit "Cool." Rien d'autre. La salive n'a pas à être gaspillé.

Chez elle, elle fit encore plus attention à sa tenue que d'habitude. Le look était très important pour elle. Elle était très androgyne, elle avait toujours voulu être un garçon. Elle avait décidé d'en être un à sa manière. Elle se décida pour un costard black & white. Très classe. Elle mit du noir sur ses yeux. Du rose sur ses lèvres. Elle se sourit dans la glace, pas mal.

La fête battait son plein. La musique des Kills très fort. La basse résonnait dans son coeur. Elle rejoigna Wang, ils dansèrent. Et puis comme en coup de vent, ou en coup de tonerre, elle vit Elias arriver. Superbe. Ses cheveux soyeux tombaient sur ses épaules. Elle cru chavirer. Elle ne réfléchit pas, elle fonça droit vers une fille qui la mattait. Elle l'embrassa à pleine bouche. Pas trop longtemps, elle chercha Elias du regard. Il était là, à la regarder. Le visage impassible, ou simplement amusé. Mais pas triste. Il but d'un trait sa vodka citron.

S'en était trop pour elle. Elle retourna voir cette fille. L'embrassa encore plus fort, la caressa, et la traîna jusqu'à une chambre. Coucha avec elle de rage. Descenda. Vit Elias. Vint le voir.

"Salut." Tu couches avec tout ce qui bouge? "Tout ce qui me plait." Moi, je te plais? " Oui. " Tu veux coucher avec moi?" Non. " Alors je suis différent..."

Oui. Différent. Elle ne répondit pas. Elle s'en alla. Avec un mec, cette fois. L'enfer du sexe bestial, elle le connaissait. Le haïssait, l'aimait.

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24 juin 2005

I do

Quand l'opéra se profila à l'horizon, elle sourit. Elle entra, et rejoigna son professeur, Monsieur Baudu, qui lui avait absolument tout appris au piano. Monsieur Baudu, parce qu'elle ne l'avait jamais appelé par son prénom bien qu'il le lui ai demandé plusieurs fois; elle ne le pouvait pas, le respectait trop peut être. Sa plus grande déception, fut qu'elle n'entâme pas une carrière classique. Mais ils étaient tout de même restés amis. Comme à chaque fois, elle restait muette d'admiration. L'immense salle était nappée du sombre rouge des rideaux, les places vides et noires attendaient d'être occupées. La scène, immense et splendide, semblait se suffire à elle-même, et le plancher résonnait chaque fois qu'on y marchait. Les techniciens s'affairaient à transporter un beau piano à queue, craignant à chaque battement de coeur, qu'il tombe, roule et disparaisse. L'ambiance était calme, l'agitation était présente, mais ne se montrait pas. Ingrid se sentait bien.

On lui montra les morceaux qu'elle devait jouer. Elle posa ses affaires, ajusta son tabouret et s'y assit. Lentement, ses doigts commencèrent à se détendre. Les personnes dans la salle s'arrêterent de travailler, hypnotisés par elle. Elle frappait de ses doigts, elle fermait les yeux. Elle oublia. Elle criait en silence, son désespoir, sa hargne. Elle s'arrêta. Le monde se remit à tourner. Mais une personne ne tourna plus, plus jamais après cela. Plus jamais.

"C'était bien, très bien Ingrid! Je vois que tu continues à t'entraîner, c'est une bonne chose. Viens, je vais te présenter un ami".

Un jeune homme s'avança. Ingrid fut foudroyée. Un peu grand, chatain clair, yeux en amande d'un vert pénétrant, bouche sensuelle. L'air innocent, sans l'être.

"Je te présente Elias. Il est dessinateur. Il nous fait notre futur... Ah excusez-moi... Je reviens!"

Ils se retrouvèrent à se regarder. Et définitivement, le monde s'arrêta de tourner pour eux deux.

"Tu joues très bien. Je ne m'y connais pas très bien, mais tu m'as transporté."

"Oh. Merci beaucoup. Je, je ... dois y aller. A demain."

Elle s'en alla, dans le brouillard. Il s'en alla, dans les nuages.

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------flaunt51

23 juin 2005

So alone

Le studio s’approchait et elle ne lui avait encore rien dit. Peu importe, il ne comprendrait pas. Personne ne la comprenait. Elle était étonnante, une fille belle et même très sexy parfois. Elle aimait montrer son corps et sentir qu’on la désirait. Elle couchait avec hommes et femmes sans distinction, sans amour et parfois, sans plaisir. Elle le faisait mécaniquement pour se prouver, peut être qu’elle était forte et se suffisait. Pourtant, elle était d’une grande timidité. Son caractère était une énigme pour chacun. Elle n’aimait pas parler aux inconnus, mais s’ils lui parlaient, elle leur répondait toujours, d’une sincérité déroutante. On sentait que le mensonge l’avait fait souffrir et qu’elle ne voulait pas s’en servir. Au fond, elle ne comprenait pas pourquoi elle se sentait toujours seule. Elle avait connu Wang et Hugo, et sa vie s’en était illuminée. Mais elle savait aussi très bien, qu’elle ne serait jamais aussi proche de l’un d’entre eux, qu’ils l’étaient eux-mêmes. Ils étaient comme le ying et le yang, et elle voulait aussi rencontrer une personne qui la compléterait. Elle ne cherchait pas l’amour, le fuyait même. Son désir se dirigeait vers l’amitié. Elle pensait que l’amour n’existait pas.

Ils descendirent de la voiture. Elle se jeta dans les bras d’Hugo, elle l’aimait beaucoup quand même. Les membres de Gossip se présentèrent, quatre gars. Ils se faisaient pas mal connaître, l’un d’entre eux un ex-petit ami de Wang, avait toute suite pensé à lui. Au groupe, pour lequel il écrivait. Ils firent des enregistrements, ils avaient l’air d’aimer.

« Vous ferez notre première partie. »

« Oh, merci, merci... »

Pas un ne recherchait le succès, mais il fallait vivre. Hugo avait déjà laissé passé sa chance. Mais Ingrid différait en tout point de Laura, et de Jane. Il l’aimait, la respectait et reconnaissait son talent.

Le lendemain, elle se leva à cinq heures. Elle devait répéter à l’opéra. Elle n’aimait pas trop le monde de la musique classique, il était trop sérieux à son goût. Mais elle aimait jouer du Chopin, elle aimait sentir qu’elle étonnait. Les gens la jugeaient d’après son apparence, et elle ne les en blâmait pas. Elle provoquait en silence, et sans se faire remarquer. Tout un art.

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17 juin 2005

Haemoglobin

Arrivée à Paris, Wang l’attendait. Il la serra dans ses bras en silence, lâchant furtivement « tu m’as manqué ». Ils prirent le métro, elle se retrouva chez elle.

Elle s’assit en tailleur sur son lit, et lui dit :

« La Chine est un pays magnifique. J’ai croisé une vieille femme aux pieds bandés. Des chinoises aux yeux débridés aussi. Toute une civilisation en plein chaos. Comme partout. »

Il sourit « J’aurais aimé y aller avec toi, mais l’argent, toujours l’argent ! »

Se redressant, « J’avais besoin d’être seule et de réfléchir. Oh, j’ai besoin de faire du piano. Excuse-moi ».

Elle s’excusait car quand elle commençait à jouer, elle ne s’arrêtait plus comme prisonnière de la musique.

Fort, fort. Elle appuya fort. Faire trembler l’appartement. Saccader la respiration. Une heure, deux heures… Elle s’arrêta. Elle se retourna, Wang était toujours là. Il aime l’entendre.

« On m’a appelé, lâcha-t-elle, pour jouer en solo du Chopin dans un opéra à Paris. C’est assez bien payé. Je me disais…que ça pourrait nous aider. »

« Ne le fais pas si tu n’en as pas envie, je suis désolé. J’aimerais tant que ça marche pour nous, mais mes livres ne se vendent pas. Des fois, je me dis qu’Hugo aurait mieux fait de rester dans son groupe. Ils réussissent, eux. »

« Ne regrette rien, et puis c’était son choix. Viens, on va le voir. Il est où ? »

« Au studio, il joue avec un autre groupe. Pour un concert, histoire d’essayer de nous faire connaître par leur intermédiaire. Il faut que tu y ailles de toute façon. Pour répéter.A 16 heures. »

« Ha c’est bien. Quel groupe ? »

« Gossip, du punk/rock. Mais on s’en fout, ils sont assez connus. C’est l’important. »

« On y va. »

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16 juin 2005

Wait, stunt girl

Elle s’endormit bercée par le ronronnement de l’avion.

Des images la traversaient, le visage de son père la quittant. Son propre visage ruisselant de larmes pendant de nombreuses nuits. Les cris des enfants à la sortie de l’école près de chez elle. Les soupirs de tous ces hommes et femmes qu’elle n’a finalement pas aimé. Les larmes de joie intense quand les premières notes de leur cd a retentit. La colère envers les hommes, pour l’unique raison qu’ils sont des hommes. Le dégoût qu’elle éprouve pour elle-même par moment. Ses yeux brillent. La musique est tout pour elle.

Le piano. Sa plus grande passion. Elle a été remarquée par tous les grands, elle joue comme elle parle. Mais elle fait peu de concerts classiques, elle préfère les son crus du rock au piano. Elle a rencontré un guitariste, un peu par hasard, un peu par destin. Hugo. Il compose beaucoup. Ils se sont trouvés musicalement. Ce mélange de guitare électrique, de piano et de leur deux voix est féerique. Ils ne chantaient pas, mais ils ont appris. Le petit ami, d’Hugo, Wang écrit toutes les chansons avec Ingrid. Cela tient la route cette fois.

Mais elle ferme les yeux et essaie d’oublier le bordel de son esprit. Elle ferme les yeux et espère être heureuse un jour.

Elle ferme les yeux et attend.

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16 juin 2005

Goodbye China

Il faisait chaud, à en crever. Le ciel bleu tapait sur l’immense cour du palais. Des touristes étaient cramponnés à leurs appareils photos. Ils avaient tous le mal du pays, inaccoutumés à ces grands espaces, à cette muraille et ces palais. Elle était hypnotisée. C’est si magnifique, se disait-elle. Elle pensait à rester là et ne jamais s’en aller. Elle s’arracha à la contemplation, et s’en alla bien décidée à ne pas se retourner. En allant à l’aéroport, elle souriait. L’impression d’être une autre, elle aimait parler françauis et sentir qu'on le la comprenait pas. Elle tendit son billet, s’installa dans l’avion. Essaya de ne pas pleurer. Mais rien à faire, elle sentait qu’on l’arrachait, et qu’on la propulsait là ou tout est gris.

J’aimerais rester.

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